samedi, avril 05, 2008

INTERVIEW DE RAMON PIPIN PAR LA SINGETTE


Oh l'eau trouble, O l'autre, il m'a traitée d'orang dégoûtant, j'te jure !!!!!
Ce n'est pas une séance de ciné cure tous les jours de s'appeler Missdinguette la Singette ! Quel boulot !
Bon, je vous refourgue l'interview de ce cher Ramon parue sur le Mague du 31 mars 2008, par l'intermédiaire de ce sacré Philou de Chauveau Beaubâton. Qu'il en soit malgré tout remercié et tout et tout.....

Tu cliques sur le titre de ce présent article et O miracle de l'informe à tiques, tu tombes sur l'article du Mague en personne ! C'est magique !
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INTERVIEW DE RAMON PIPIN PAR LA SINGETTE POUR LE MAGUE


La Singette : Alors là tout de go, y’a un truc qui me choque. Pourquoi d’abord tu t’appelles Ramon et pas Raymond Souplex ? C’est pas très français comme nom, je dirai même plus, ce serait espagnol que ça ne m’étonnerait pas ! Olé. Nom d’une cacahuète enrhumée, en plus ça veut dire jambon si je m’abuse. Alors s’appeler Jambon Pipin, franchouillardement, c’est pas très sérieux et pas très malin. A moins que, bon dieu ! Mais c’est bien sûr : « La viande de porc / C’est bon quand c’est mort / Car quand c’est vivant / Ca fait du boucan »[1] ?
Ramon Pipin : Ce nom, inspiré en droite ligne de la célèbre bande dessinée : “Valentine soubrette perverse” diffusée sous la capote dans les tranchées pendant la Grande Guerre m’a été donné par Rita (à l’époque Ricky) Brantalou en souvenir de son grand cousin onaniste mort pendant la Bataille de la Marne sauvagement assassiné par un client parce qu’il n’avait point arrêté le compteur de son taxi.

La Singette : Trêve de baliverne, ha ha ha….. Je garde un souvenir mirifique d’un certain Raymond qui grattait les cordes de sa guitarme éclectique lors du dernier concert des Au Bonheur des Dames à Paname au grand Rex, un 19 octobre 2006. Balaise l’intro de « Oh les filles », Oh le tube ! Terme inventé par Boris Vian pour désigner un morceau creux intergénérationnel qui a fait vibrer les scalps de la France entière dans les années 1974. Je n’étais pas encore maquée à mon acte de naissance. C’est le Bartos
[2] qui m’a raconté. Le nom de ce groupe rock décadent mais pas blues du dentiste, ce ne serait pas un chapitre tiré de la saga des Rubiconds Magyars ? Dis nous aussi, comment ça t’es venu l’envie de t’emmancher les six cordes et prendre ton fade avec d’autres zigues tous aussi frapadingues que toi ?
Ramon Pipin : Soyons sérieux. Ce nom est en fait inspiré par la troupe de Coluche à l’époque : « Le vrai chic parisien », nous avions donc également pris le nom d’un magasin illustre (l’ancien Bon Marché). Ce n’est qu’après qu’un certain Eugène Zola en a tiré un bouquin. Nous avons malheureusement perdu le procés pour plagiat. Quant à la guitare, j’ignorais jusqu’ici que j’en jouais !!!


La Singette : « J’ai le mauvais goût dans la bouche / Je joue métal je chante en braille ».
[3]
Ne serait-ce pas ce que tu t’es dit, lorsque tu as quitté provisoirement les Au Bonheur des Dames pour fonder ton propre (façon de parler) groupe, « Jusque là rien que de normal / Puisque vous êtes l’un des chanteurs bloqué au stade nasal / Les surnommés Pipin’s Odeurs ! » ? [4]
Ramon Pipin : Non. Tu dis des conneries encore une fois, cher gastéropode, en fait la musique du BDD était très référencée et limitée, je voulais élargir mon champ opératoire…


La Singette : Et cette pochette « 1980 :No Sex » avec la poupée gonflable dans la douche qui accouche d’un rasoir. Le disque aussi, avoir rassemblé une brochette rudement épatante et troublante de musicos et voix dans l’univers intersidéral d’un Magma en fusion ((Stella Vander / Klaus Blasquiz) aux accents heldoniens (Richard Pinhas) aux riffs languissants et jazzy d’un violon qui fleurait bon David Rose, sans oublier les Oh les filles, la belle Clarabelle, les mouillettes et toutes celles et ceux que je ne peux nommer tellement y’avait foule ! Sans oublier le chef d’orchestre qui ouvre la cuvette des toilettes sur son cerveau épanoui et ravi, c’est tout toi Ramon ! L’agrégat festif de toutes ces fortes sonorités musicales dans un petit studio, comment as-tu procédé pour pousser les murs ?
Ramon Pipin : Tout d’abord rectif, elle n’accouche pas d’un rasoir en fait voici le sens profond de cette pochette. C’était avant le AIDS et j’avais pressenti que l’avenir de l’homme résidait dans l’abstinence, d’où le titre « No Sex » et d’où…. Le suicide de la-dite poupée !!!
J’étais à part ça à l’époque dans les murs d’un studio parisien reconnu où se croisaient moult musiciens qui se rongeaient les nougats à faire des séances pour la variétoche de l’époque et ces gens qui restent mes amis et bienfaiteurs me sollicitaient pour participer à ce grand élan libertaire, d’où ces noms prestigieux.


La Singette : En aparté, j’ai un cousin bonobo belge, qui ne vibre que par le premier coffret des Odeurs. Il se repasse en boucle la chanson qu’il brandit de son portefeuille au moment de régler l’addiction : «Chèque, baby, chèque »
[5] et se demande encore le con s’il faut prendre les paroles à la lettre du style : « Certains possèdent une bonn’voix / Ou des textes percutants, / Moi, ça ne m’intéresse pas / Je ne chante que pour l’argent ! »[6]
Il te ferait dire mon pote, si tu peux lui avoir une place pour la prochaine Star Actemanqué, ça lui économiserait des séances chez Divanleterrible et si tu peux lui prodiguer, docteur, quelques conseils bien sentis à un jeune con qui voudrait percer le coffre du showbiz.
Ramon Pipin : Arrête et reprend la plomberie.


La Singette : A propos du premier coffret Odeurs, tu n’y es pas allé avec le dos de la cuillère de ta légendaire générosité. Dans la même boite tu nous refourgues 4 albums vinyles + des suppléments gratuits et forcément inédits dont des morceaux en public. Merci Ramon. ! Mouche tsé-tsé sur le gâteau, ton «Tommy Lobo »
[7] que je qualifierai d’opéra rock. A côté, Roger Daltrey empaillé au Who’s Who’s peut bien aller se gaufrer sa choucroute moumoute.
Serait-ce en raison de son format que tu ne t’es pas permis de le sortir à l’époque de son enregistrement et peux-tu nous parler de ta fructueuse collaboration olfactive avec Costric, parolier de géni et nous dire de quoi il retourne de ce fameux personnage ?
Ramon Pipin : Je vais te transmettre le mail de Costric (qui en général ne les lit pas, étant resté à l’époque du pneumatique) afin que tu puisses avoir des éclaircissements. En effet, la raison majeure pour laquelle cet opérock ne constitua pas le deuxième album, c’est que… je n’ai jamais rien compris à cette histoire !!!!!


La Singette : Jamais un sans deux, comme dit le dicton ! Ainsi donc à quand la parution du deuxième coffret de l’intégrale d’Odeurs d’après les années 1979 / 1983 jusqu’à nos jours et peut-être aussi, sa Majesté la Mouche, l’inclusion aux forceps de nos cloisons nasales de tes cd solo, de tes Odeurs de sainteté sur scène et pourquoi pas également, j’ose rêver toutes tes musiques de films ?
Ramon Pipin : Le 2ème opus sort le 23 avril. Il inclura mes 3 albums solo et un DVD d’Odeurs lors d’un concert en Belgique en 83 ainsi que de nombreux bonux.
Quant à mes musiques de films, elles sortent en général et sont trouvables au marche de Szpryjkyx en Molgravie inférieure.


La Singette : Guy Darol, l’agitateur conseil sur la toile, au style comme nul autre pareil, s’ébroue avec art l’encensoir dans le sens du joyeux foutoir lorsqu’il déclame ton œuvre odoriférante. Je le cite si je retrouve mes notes : « Les cinq albums d’Odeurs témoignent d’une impétuosité sarcastique efficace. On s’attaque aux plaies de l’époque (toujours actuelles) sans jouer les voyous voyants. (…) Odeurs dénonce la compromission, les manipulations génétiques, la malbouffe, l’environnement sacrifié sans prétendre au brûlot situationniste. Modestes mais hautains, ils livrent sur scène des spectacles qui donnent à ce mot ses lettres authentiquement pailletées. » D’autant, quelques décennies après, tous tes albums n’ont pas pris un pet de travers. C’est le trait de marque des visionnaires à la verve d’un Vian ou d’un Prévert !
Seulement je me demandais, « Avec le temps » comme aurait dit le poète…. « Les vieux moteurs construits au temps passé / Ca roule toujours bien voyez les tractions / Mais croquez la pomme avec un dentier / C’est Cupidon avec des ailes en plomb »
[8], comment tu te sens ? Est-ce la raison pour laquelle tu abandonnes la fée électricité sur la scène pour cet ultime concert à Paname ?
Ramon Pipin : Je crois que les gens qui nous ont connus et aimés ont aujourd’hui les tympans fragiles d’une part. En loutre, il m’était inconcevable de refaire les spectacles d’il y a 25 ans, l’humour a grandement évolué, les barrières que nous avons poussées se sont écroulées depuis je crois, et nos corps à l’épiderme soyeux et aux glandes sudoripares exultantes sont maintenant flétris et naphtalineux. Je pense que cette formule (qui réserve tout de même son lot de conneries je te rassure) permettra au public d’apprécier les textes et de constater que les chansons étaient souvent plus riches musicalement que celles d’une jeune génération dont la filiation majeure remonte à Marie-Paule Belle.


La Singette : Petit clin d’œil à l’humour loufoque et baroque dont tu survêtes ton œuvre, est-ce un heureux hasard de la programmation, de te voir apparaître lors des évènements « Le rire en résistance » au Théâtre du Rond-Point où l’ombre et l’esprit de Roland Topor veillent au groin ! N’était-ce pas ce même cher Roland si j’ai bonne souvenance qui jactait la météo sur l’air de la drosophile aguichante : « Tiens une mouche pète, il va pleuvoir » ?
Et sinon, parle-nous de tes remugles comparses avec lesquels tu tiendras le crachoir et l’instrument à la scène en ce jour mémorable du 6 mai fais ce qu’il te plait, mais, hé banane va au concert d’Odeurs, il n’y aura pas de place pour tous les aminches, Il se pourrait même que ce jour là les oranges pelurent toujours plus haut.
Ramon Pipin : Ce n’est pas un hasard si nous sommes accueillis dans le cadre de cette programmation dont je me sens proche. Rien ou pas grand-chose ne nous arrêtait, disons que nous transposions l’esprit frondeur et iconoclaste des Coluche et Desproges (des proches) vers l’univers de la musique. N’oublions pas (ça paraît un peu dingo maintenant !) que nous avions rempli l’Olympia pendant 11 jours en 81 !!!! Et que ce groupe déraisonnable a eu peu d’enfants je crois. Je suis parvenu grâce à mon fort pouvoir de persuasion à réunir pour ce concert du 6 mai une quarantaine de personnes et je les en remercie. J’espère que leur plaisir sera à la hauteur de mes espérances. En plus des sus-cités, devraient être présents Steve Shehan, François Bréant, deux cordes, trois cuivres et l’illustre Fülop Szotar qui dirigera le chœur de l’Orchestre de chambre de Bonn comme de bien entendu.



La Singette : Quels sont tes projets divers et variés musicaux ou en images et pour toi la vie c’est quoi, dixit Jacques Chancel qui tombe à pic ?
Ramon Pipin : Je suis en train de finaliser la musique du film d’Antoine de Caunes sur Coluche et je compte m’initier à la taxidermie humaine sous peu… Et je te fais mes salutations odoriférantes, respectueuses et méphitiques…

La Singette : Hé, attends Ramon…. On avait convenu de cinq kilos de cacahuétes. Mais, c’est quoi ça ? Je ne mange pas de boules puantes, moi !


Pour se fendre les esgourdes d’une jubilation hilarante avec Ramon Pipin et passer le troisième millénaire les doigts dans le nez du Paf :
Au Bonheur des Dames : Métal Moumoute (2006)
Ramon Pipin’s Odeurs L’Intégrale saison 1, 1979 / 1983, 4 CD (2007)
Le 2ème opus sort le 23 avril. Il inclura mes 3 albums solo et un DVD d’Odeurs lors d’un concert en Belgique en 83 ainsi que de nombreux bonux.





[1] La viande de porc (Costric / Brantalou Pipin)
[2] Le Franckos dit Bartos en langage Singette signifie Franck dit Bart, le concepteur de la bestiole dans ses romans !
[3] J’ai le mauvais goût dans la bouche (Vauville / Pipin)
[4] Le stade nasal (Costric / Pipin)
[6] Chèque, baby, chèque (Costric 1er / Pipin)
[7] Tommy Lobo : Intro / Lune de miel expérimentale / Que veux-tu ma « Deux » / Banque du sperme / Mise bas de Tommy Lobo / Volt-face et sexe à pile / Lobotomie / Final (Costric / Pipin)
[8] L’amour sans les dents (Costric 1er / Ramon Pipin)

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