mardi, janvier 01, 2008

Les grandes traversées : étranges lieux des danses contemporaines qui défroquent les uniformes et pas que dans les formes….




Comme la lumière qui s’allume derrière le rideau de scène, et que la fête commence.
Le Bartos a usé ses semelles de crêpe le chignon entre divers parages abusés ou désabusés de la moderne danse en transe souvent par trop aseptisée du pschitt pschitt, ça sentait le propre.
L’exemple le plus frappant : le Centre national de la danse à Pantin. Déjà le ton pompeux me tape sur le cratère : « Centre national » ! Autrement dit, cela signifie que le centre de l’hémisphère franchouillard se doit de passer par ce lieu-dit proche de quelques kilomètres de Paname, la capitale de la panade. Hors d’ici, point de salut, passez votre chemin artistes ploucs et restez chez vous et les vaches à lait seront bien gardées.
Cet ancien commissariat lieu d’injustice, si je m’abuse l’excuse, a retapé à neuf les cellules remisées en studios de répétition pour les véritables artistes sur le seuil de la consécration ainsi que pour les futurs proches de l’école de danse ou en résidence. Hors de ces murs points de salut. C’est ici que tout se passe. Le verre luisant des baies laisse filtrer quelques transparences à la décence de son quartier au pied du canal. C’est vrai que la médiathèque, le Bartos adore. Quant à la programmation, c’est copain cooptation avec le patron. C’est étrange comme les fantômes des souffrances derrière les barreaux habitent et saignent ces lieux malgré tout l’emplâtre sur une jambe de bois de son nouveau public.


Les grandes traversées à la Base sous-marine, c’est une tout autre légèreté de l’être. Le béton armé jusqu’aux dents de ses hauts plafonds avec ses bassins à quai, il n’y a pour ainsi dire pas de différence entre le dedans et le dehors. La porte est ouverte et pas seulement au figuré. Les esprits sont ouverts à tous les continents des recherches corps et graphiques sans tabou des genres. Je n’ai pas ressentie le guindage du guingois et du frimage à part celui du climat de ce jour-là particulièrement froid. Et c’est tant mieux, comme quoi il est difficile de chauffer de tels espaces, au départ non destinés aux arts et aux spectacles. Qu’à cela ne tienne Etienne, partageons les couvertures sans jamais la tirer à soi.
J’ai été conquise par ce lieu avec ces gens simples comme vous et moi, sauf que je ne suis pas une personne mais Missdinguette sujette à sa géniale personnalité et je me pète de tout prendre avec le sourire et bas les soupirs.

J’ai adoré le partenariat des grandes traversées avec le rectorat de Bordeaux et la présence massive de lycéens aux spectacles.
A quand un partenariat avec l’inspection académique de Gironde pour toucher le jeune public des scolaires du primaire et de la maternelle, en organisant des séances en matinée par exemple, des échanges et des rencontres avec des écoles motivées ?
Je pense que c’est dès le plus jeune âge (visez ma maturité, combien de printemps me donnez-vous ?) que l’on peut tendre à la souplesse de la danse contemporaine, tout en sachant que le système éducation nationale est toujours très réticent à laisser entrer à l’école des éléments subversifs qui déboulent des champs des possibles aux expressions libres.

A bientôt les grandes traversées et la Base sous-marine, je me languis déjà les narines…




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