mardi, mai 13, 2008

Quelques notes d’éclairage nasales bien senties à propos de l’ultime concert Ramon Pipin’s Odeurs : Comment éclairer votre intérieur.


















Je m’étais déjà tapée l’interview du senior Ramon pour le Mague et vl’a t’y pas, que le Franckos exploiteur notable de la gent animal, m’enjoignit d’aller reluire ma brosse entre les travées du Théâtre du Rond-Point à Paname, en ce jour du 6 mai 2008, date olfactive active !

Bonnarde, malgré tout, connaissant à l’avance l’exercice des zygomatiques que requérait cette sortie inopinée, je me radinais une bonne plombe en avance, histoire d’asseoir ma prestance toute affaire cessante, avant l’arrivée du fan club au complet. Un type hirsute, tout droit issu du blues du dentiste, me tint le discours de la tectonique des plaques dentaires avant l’aire des Au Bonheur des Dames, sur fond du quidam rock et rôle. Il se calma enfin quand je lui répondis qu’à cette époque, je n’étais pas née et que le respect aux anciens, je m’en tapais la banane par le trou de balle. Ouf ouf la touffe, me voilà tranquille ! Mine de rien, pour passer le temps et avoir l’air occupée, je feuilletais discrètement le programme. J’y reconnus la prose du Guy Darol. A sa suite, un texte mariol anonyme concluait : « Mettez-vous en les tympans ras la gueule ». Acoustiquement odoriférant parlant, je doutais donc j’essuyais le courant ! Il y avait aussi le texte intégral de la chanson « Oh, le vilain petit zoziau ! », comme quoi mes amis les animaux seraient à l’honneur. Je sortis mon carnet de notes et mes stylos, vérifiai la portée de mon photo appareil en bandoulière.

Juste après l’allocution du patron du théâtre, ce fut la nuit noire…. Le thème de 2001 l’odyssée de l’espace résonna soufflé par des kazoos tubards. Ramon Pipin guilleret apparut la gratte en amazone près à semer sa zone. Magicien, il déclama : « Ca fait des lustres » et la lumière fut. Ca sentait l’arnaque lumineuse à plein tarin. Des lustres, y’en avaient qui pendaient et on y voyait que dalle. Mon objectif était bigleux, j’y matais flou dans le viseur. Bonjour les photos ! Pas gêné, il entama une nouvelle chanson qui donnait le titre au pestacle : « Comment éclairer votre intérieur ». Et là, tout de go, je pigeais toutes les retombées et les ressorts. C’était la crise et la faillite du système capitaliste édictée par le premier sinistre, comme un retour aux sources de la bougie. De sorte que Ramon avait misé le service minimum pour le jus des amplis et la lumière se terre. Vous pigez la manœuvre ? On ne peut pas avoir à la fois l’argent du beurre et les vaches laitières dans son salon. C’est un leurre.
J’étais vachtement contente, quand sa troupe lui coupa le sifflet. Début des hostilités, je comptais les points et me crevais les mirettes. Ca commençait bonnard !

Professeur Ramon, toucha du bois et se perdit dans des considérations fumeuses lorsqu’il aborda la différence entre une guitare sèche et une guitare folk.
« Youpi la France », « Chèque baby chèque »… et entre presque chaque chanson, Ramon ramenait sa fraise. Où l’on apprit stupéfait du péché, que « Douce crème » était destinée à Tarzan Gainsbourg et sa Jane. Refus tout net au premier degré par le couple le plus sexy de la planète. N’empêche Sharon l’œil pétillant avait de beaux restes, Glory à lui ! et Clarabelle était toujours belle et quelle souplesse ! Ces deux là s’en donnaient à cœur joie au jeu du corps à corps crémeux. A un moment, y’eut un grand type à la queue de cheval argentée qui poussa la chanson pas nette. Il avait l’air à côté du texte. Niquedouille et franchouille, il bafouillait un magma pas dans le ton. Quiz musical serait-ce Klaus Blasquiz ? Le tintamarre était enclenché. Clarabelle en robe duchesse était torpillée dans son envol « Ode au printemps » lyrique par des malotrus bricoleurs à deux doigts de fiche le brasier à la scène. A propos de feu justement, y’en avait un autre louf ! Un sale type qui bouffait des sandwichs sur le côté de la scène en sirotant je ne sais quel jaja et qui s’adonnait à la taffe de son clope. Mais que fichaient les pompiers ? Et Ramon qui laissa Rita Brantalou à l’aise dans ses affaires ! Je me levai pour sortir, seulement j’étais coincée entre deux rigolards joufflus qui se tapaient sur les cuisses. Je notai, je notai. je fustigeai ce manque de tenue et de sérieux. C’était le tour de mes amis les cochons de passer à la casserole et de s’en prendre plein les côtelettes et les roubignoles. D’autant plus grave, que c’est Ramon qui appelait au meurtre : « La viande de porc / C’est bon quand c’est mort, bout d’boudin / Car quand c’est vivant / Ca fait du boucan » (La viande de porc : Costric-Brantalou / Pipin). Je pigeai que dalle aux paroles ou quoi ? Le Bartos qui est végète à rien entonne toujours cette chanson avant de passer à table. Heureusement, qu’il y avait un moment de rare quiétude quand « L’amour » retentit dans le cœur du public. Seulement, j’y voyais que couac, bordel. L’autre toujours sur scène avec ses lanternes… Comment vouliez-vous dans ces conditions que je m’y retrouve dans mes notes au juché, déjà que j’écris comme une truie myope qui doute de ses traits ! Alors, tant pis, si ce que je couche sur le papier n’est pas dans l’ordre, vous vous en prendrez à ce radin de Ramon !

Il faut que je vous parle d’une petite brune choriste qui se dépensait avec son corps et la voix, la robe noire et les cuissots à point. Elle s’appelait Dupuis ou Kuhn, car elles étaient deux ! Les bras droit et gauche du senior n’étaient pas non plus des manches ! Les Kajdan et De Gaspéris assuraient aux côtés de Dieu le père. Et c’est là que je me rendis compte finalement, que la guitare sèche archi sèche à six mains, ça ressemblait à un colt rutilant neuf et qu’à eux trois, ces gaillards tiraient la zizique à bout portant. Ils étaient armés dans leur œuvre par le tchou tchou de la locomotive qui battait le rythme à la batterie parmi les battoirs du Blanchard et les accents de la basse du Prévost. Ramon sur les rails s’étaient adjoint trois cuivres, les Turquoiz / Mula et Auger. Dès fois que le batteur s’endorme à la gare, Shehan aux percus était chargé de veiller sur lui. Il y avait aussi, si j’ai bonne mémoire ; une violoncelliste et un violoniste et même durant un morceau de choix, un accordéoniste. Je vous ai déjà causé des personnes qui chantaient et animaient la soirée. Bonne pomme, j’espère n’avoir oublié personne. Rita interpréta son répertoire favori (Je m’aime), même que l’ombre de Shitty qui s’aimait à mort plana sur ce concert. Faut dire cézigue avec un blaze pareil, il n’était pas près de passer inaperçu au butin mondain. Non franchement, nos rois de France avaient des prénoms au raccourci qui fleuraient bon la rose au poing. Tonton 1er ne m’aurait pas démenti. Les François et les Louis ça avait la gueule du béret français.
La famille des Odeurs ne serait pas au complet sans la présence de Jimmy Freud (le mauvais élément du groupe dans l’album « Twist » des Au Bonheur des Dames) qui nous gratifia de son beuglement dans son petit instrument, l’harmonica du pauvre qui est à l’arnica, la douleur du riche. Y’avait aussi un type épatant, je ne sais pas comment il se nommait. C’était le cuistot du « Couscous boulettium » (Costric / Goude), avec ses sons du style Kraftwerk teuton : « Œil s’échappe orbite, roule dans assiette / Oreille droite se liquéfie / Testicules rebondissent sur moquette / Foie s’écoule par le nombril »… Bon appétit ! J’eus une remontée de banane acide. Chef chef, c’était un multi instrumentiste du bruitage carnage, ce maître queue ! En plus, on entendait des voix Jeanne, on aurait dit un chœur de l’orchestre de chambre de Bonn dirigé par Fülop Szlotar. Y’en a qui ont des noms à coucher à Hambourg si je me goure.
On tourna du bidon autour du nombril avec « Je m’aime », durant « Le triple slow » et « L’amour sans les dents », malgré les allusions aux accents sodomites à travers « La porte du jardin » et cette autre trop « Parfaite ». Et vlan, quand même. Ce n’était pas trop tôt. Ramon avait trop tardé à sévir. Avec « Le cri du kangourou » il prouva au Brantalou qu’il n’avait pas sa langue dans sa poche et vlan dans les incisives, sa missive…. Le bordel avait trop duré. Il y avait des limites à ne pas trépasser. Fallait vivre avec son temps, alors, « Bye bye vinyl ».
A qui le tour de déchanter ? Les meufs en prirent pour leur grade du crade. Ainsi, « Astrid » niquait uniquement à la Toussaint entourée de mouches accortes. Ramon en pinçait pour une « Baby doll ». Clarabelle à la carambole haut et fort minaudait « Que c’est bon » quand tu me déshabilles, devant une salle pleine à ras bord de mâles en rut. Bonjour l’intimité en ut majeur !
Vous l’aurez compris, « On a été fécond ». « On est tous frères », choyés par ses trois moukères se trémoussant dans leur tissus seyant le bleu horizon, qui ne laissaient passer que le bout du nez et une pupille. Lorsqu’elles dévoilèrent leur cul en fin de chanson, elles n’eurent droit qu’à ce qu’elles méritaient : un trou de balle et pas de jalouse.

Pour toutes ces raisons, cette bande d’énergumènes qui portent la gangrène en eux, avec leur mœurs dépravés le leur mauvais goût dans la bouche, il faudrait avoir recours à nouveau à la guillotine. Quand je suis sortie du concert d’Odeurs, je n’avais qu’une idée : prendre une bonne douche. Et pourtant, moi je ne me lave jamais. Je ne touche jamais à l’eau. Et bien figurez-vous, j’ai ressenti le besoin impérieux de me laver les esgourdes. C’est dingue, mais c’est comme ça. Le Franckos peut en témoigner.
Même que la torture n’était pas tout à fait finie. A la fin, le Ramon était complètement déjanté, du genre teigneux. La haine était en lui. Il a osé dire : « Je ne remercie personne ». Il s’en est pris à tous les musicos qui l’entouraient, au chef du théâtre et j’en passe…. Il a gueulé « A plus jamais, love and peace » avant d’entonner « Mes funérailles » qui du reste appartient au registre du dernier album « Métal moumoute » des Au Bonheur des Dames. Non, mais sans dec, il exagère ! Il était tout chose. Comme s’il avait invité un essaim de drosophiles en col Mao à gueuletonner avec lui.
Pire encore, je m’attendais à une réaction saine du public. Qu’on appelle le Samu et que l’on défère Ramon au tribunal des flagrants délires, devant le préfet Pinpon et qu’il goûte à la camisole entre deux camomilles carabinées. Mais que couac. Ce public. Son public l’idolâtrait. C’était des cars entiers que l’on aurait dû affréter pour enfermer toute cette secte de tordus réunis dans une même salle pour acclamer leur gourou.
Bucolique dans les prés, j’osais espérer, que la chanson du vilain petit zoziau, que je vous ai conté au début de mon papier, apporterait la sérénité dans les rangs. J’avais tout faux. C’est l’histoire banale qui est arrivée un jour à tout le monde : un piaf vous chie dessus depuis son envol précipité. Rien de grave docteur, on n’en meurt pas. Il suffit d’essuyer la fiente. Chez les Ramon, on éradique à sa façon l’objet du délit sans la moindre once de procès. J’ose à peine recopier les dernières paroles de cette chanson de peur d’être excommuniée à tout jamais. Tant pis, vous l’aurez voulu. Les âmes sensibles n’ont qu’à éviter de lire ce qui suit. Vous tous sans exception, je vous aurai prévenus.
« Si j’arrive à t’attraper, oh bougre de gredin, / Sois bien sûr, vilain petit zoziau… que je t’encu-cule ! ». Oui, vous n’avez pas la berlue. Sachez que dans la version de l’album, c’était un chœur d’enfants, les enfants des musiciens qui chantaient ensemble et on entendait le contrebassiste se fendre la pipe.
Plus grave encore, l’auteur de la majorité des textes d’Odeurs est passible de mon courroux, d’autant que le Bartos l’adule comme un Vian, un Queneau ou Alphonse Allais. Je le dégomme en le dénonçant à toutes les lectrices et tous les lecteurs du Mague, il s’appelle : Costric, voir Costric premier, ce qui supposerait qu’il aurait engendré une descendance de la même engeance. Parce que ces dangers pour le public se reproduisent et sont solidaires les uns avec les autres. Car, si vous relisez mon interview de Ramon, ce dernier demeure effacé quant à l’existence du Costric.
Sachez, que tout le public debout gazouillait le vilain petit zoziau avec Ramon. Et, ce qui aurait dû fermer le banc de cette grande messe des dépravés, que nenni, le public a redemandé sa dose. C’est là où Ramon a été pris de court avec ces drogués. Il n’avait pas prévu le rappel de la piquouze. Alors, bon prince dans l’areine de la démocratie à l’heure des dernières volontés, il a réclamé à son public chéri, quelle chanson, ce dernier aimerait entendre de ses chastes oreilles. Il a compté grosso merdo les titres et les mains levés. De son chapeau, il en est sorti « Astrid » et « Que c’est bon ».

J’espère qu’à la lecture des méfaits commis par le sieur Ramon et sa troupe de malfrats, ce mardi 6 mai, plusieurs d’entre-vous emprunts de l’esprit civique salvateur typiquement français depuis ses heurs de gloire sous l’occupation, porteront devant la justice le cas pathologique du sus nommé Ramon Pipin, afin qu’il réponde de tous ses méfaits commis sur la voix publique en concert. Halte là, trois décennies d’avanies et de vilenies.

Maréchal nous voilà…. Au temps nouveau de l’ordre moral, c’est un devoir national d’éradiquer cette plèbe humaine qui pollue les esprits de nos enfants depuis au moins deux générations.

Vive la République. Vive la France pudique.

Singé : Missdinguette la Singette qui se respecte


L’interview de Ramon Pipin sur le Mague :
http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article4675

Pour en savoir plus :
http://odeurs.homedns.org

Dans un prochain papier, je vous conterai les deux coffrets « Odeurs » et le cd « Métal moumoute » dans le texte.


Aucun commentaire: