mardi, août 12, 2008

Y’en a marre de la haute trahison d’ « Une pointe pour tous » à la botte de la FFN et je continue de gueuler : non au terminal méthanier


Ah ! ce 27 juillet 2008, quelle belle journée somme toute banale ensoleillée à souhait au pays du Médoc. C’était comme dans la chanson de Brassens, avec son vacancier qui surfe sur la vague en rêvant et pédalant, le ballot sur son pédalo. Sauf que sur la côte Atlantique, quand les rouleaux se forment, ils vous astiquent la chique. Il n’y a pas que les rouleaux qui vous compressent les impressions. Je pense à un fameux dessin de Nemo en quatrième de couverture du numéro d’été du monde libertaire. On y voit un Sarko souriant sur le perron de l’Elysée, des dossiers plein les pognes qui j’acte : « Occupez-vous bien pendant les vacances ! Nous, on va bien s’occuper de votre rentrée !!! »
J’avais la trogne déconfite en apnée. Vous me zieutez sur l’illustration de cet article au figuré, pardi. Vous pensez bien, j’avais été torpillée par des humanos fétichistes des poils cramoisis. Je peux vous la raconter moderne style, conte des faits d’été et vous hurler mes cris de résistance. Vous comprendrez mieux ma tempétueuse présence dans cette danse.


Tout avait commencé en novembre 2007. Je m’étais rendue à la manif à Bordeaux organisée par l’association « Une pointe pour tous », contre le projet d’implantation au Verdon d’un terminal méthanier. Elle se situait durant le lapse de temps imparti à la consultation publique, que je taxerai de taxidermie pour thanatos son potos et autre épidémie de l’esprit, chez les gogos désinformés par la presse et les ragots des radios locales en sévices commandés du grand capital.
J’avais été extrêmement déçue de n’apercevoir que quelques rares naturistes des deux rives que je connaissais à peine de visu, qui frayaient leur chemin comme des zombis sans tribune sous les banderoles. Elles et ils étaient venu(e)s en rangs dispersés. Je m’étais dit à ce moment là : si la société 4 Gas décide de continuer son projet de l’usine à gaz classée SEVESO 2, il faudrait qu’un jour d’été, tous les naturistes des deux rives de la Gironde se bougent les fesses bronzées pour aller crier haut les corps leur désaccord parfait.
Suite à mon interview du président de la FFN (fédération française de naturisme) pour le Mague, j’avais proposé la date du 27 juillet. Ca roulait. Début juillet, j’avais débuté une excellente communication avec l’un des membres de l’association « Une pointe pour tous » qui cherchait justement un lien à Euronat (grand centre naturiste de la côte Atlantique avec pas moins 15 000 pèlerins aux périodes d’affluence), afin de faire œuvre d’information et les soutenir dans leurs actions. Il attendait juste le feu vert de sa congrégation avec l’effet de soutien logistique que nous escomptions. Et puis un jour, patatras. Il me bigophone, que nenni, tintin, nada le soutien. De peur de se mettre à dos la FFN, qui s’asseyait à pieds joints sur une quelconque idée de manif naturiste proposée par des électrons libres défroqués et incontrôlés, qui n’appartenaient pas à la ligne directrice du polit bureau.
J’annonçai la nouvelles à mes contacts sur place, qui furibards furent très déçus par cet pacte manqué qualifié de haute trahison et on décida d’annuler l’action. Puisque en plus, entre temps, la pieuvre de la FFN avait déroulé ses tentacules de l’omerta. C’est ainsi que les dialogues courtois avec certains présidents d’associations girondines naturistes, intéressés au départ par l’idée même d’entrer en lutte de façon visible, briguèrent l’absence par leur silence !
Vous pensez bien, la FFN se cantonne à son local parisien et se délie parfois les doigts à singer une pétition, si et seulement si, elle ne porte pas ombrage à l’ordre ambiant de son confort institutionnel.

Pour comprendre cet épique phénomène du conformisme naturiste organisé, une brève explication de texte à propos des réponses apportées par Paul Réthoré président de la FFN s’en suit, ainsi que quelques éclaircissements bien sentis et même la proposition de la création d’une nouvelles FFN fraternelle et militante, celle-là.
Mon ami Philippe Chauveau avec sa pointe d’esprit habituel que j’apprécie particulièrement avait proposé à Paupaul d’aller se rhabiller. Un seul commentateur avéré avait compris son humour, il s’agissait comme de bien entendu d’un homologue belge à l’esprit critique émoussé. Comme quoi, encore une fois, il règne dans le petit milieu du naturisme franchouillard propre sur lui, une espèce de mafia qui arme les consciences du bras vengeur à tout prendre au sérieux à la lettre, la voix de son maître et excommunier quiconque déroge à la règle du commandeur des croyants. On se croirait presque à l’aune de la secte des palissades policées. Je pige à présent parfaitement les réticences des compagnes et compagnons qui sont allergiques à l’enfermement des corps nus dans la nature et préfèrent s’adonner au vivre défroqué à la mer, la campagne ou la montagne.
En revanche, en tant que libre penseure descendue de sa branche depuis Darwin, j’ai toujours songé que la FFN était réac dans ses propos et ses actes. Des proches voulaient me convertir comme quoi, elle avait changé et s’ouvrait désormais au monde des réalités actuelles. J’en doutais et pour en avoir le cœur net, j’ai décidé d’interviewer Paul. Vous connaissez le retour de manivelle pas vraiment fraternelle pour ma pomme blette !
A mes questions précises, ce dernier décrivait son association en termes d’apesanteur systémique d’ «orientation de son assemblée générale annuelle » sur fond de « Bureau Fédéral / secrétaire général / 1er vice-président et président…. » et autres diarrhées hiérarchiques !
Quant au phénomène de parité homme / femme non respecté au sein de la FFN, c’était la mise en scène de la politique de l’autruche qui activait la baguette magique : « Maintenant, aux hommes de laisser leurs places et de solliciter les femmes et aux femmes de les prendre ». L’inné l’acquis des postures sociales sexuées liées aux formes de pouvoir et de domination qui ne sont pas impénétrables, il pointait aux abonnés absents, le zigue.
Quant à l’histoire du naturisme, encore et toujours, celle dont la FFN sur son site occultait sciemment les courants de réforme de la vie à la Belle Epoque, j’entendis ce vocable extrait de sa sourde esgourde ! « Plus que le passé, pour le bien des naturistes, l’avenir doit nous préoccuper avant tout… » Autrement dit, du passé faisons table rase, tournons-nous vers l’avenir et occultons notre histoire ! Comme s’il était possible de se construire une existence cohérente avec des objectifs inhérents au présent, sans connaître les fondements et la richesse de la diversité de son mouvement dans son histoire. Le zigue fier à bras, peu cher, avait marqué de son sot la marque du révisionnisme afférant aux œillères de caractère. Il se réfère au « bien des naturistes ». En quelle qualité est-il légitimé de s’exprimer au nom de tous les naturistes et juger ce qui est bien ou mal pour les naturistes, notions qui revêtent des intonations binaires chrétiennes restrictives au champ de la pensée fusionnelle et qui ne laissent aucune place à la finesse des réflexions et à une information un temps soit peu objective !
Je passe la déculturation et la fermeture des champs lexicaux au tout venant sans aucune démarcation. Puisque, à la question de la diffusion de tous les courants littéraires naturistes par l’intermédiaire du portail en ligne de la librairie de la FFN, il me fut répondu qu’elle « n’est pas inscrite dans nos actions arrêtées » ! Alors à quoi bon une librairie du zéro et l’infini ?
Comment alors, soutenir et prendre au sérieux l’objectif de communication du naturisme énoncé lors du dernier congrès de la FFN, les 5 et 6 avril 2008, si j’en crois l’article de Jean-Luc Bouland (in la Vie au Soleil, mai/juin 2008, page 16) : « Fédérer les actions des forces vives en soutenant toute action allant dans le sens d’une connaissance et d’une reconnaissance du naturisme » ?
L’acte d’écrire, penser, mettre en forme des personnages, cheminant dans le petit monde du naturisme, ne va-t-il dans le sens de donner à partager la connaissance d’un domaine étranger à la plupart des lectrices et lecteurs du Mague et autre médias ? Le bonhomme et ses sbires paraissent avoir une poussée urticante face aux livres, surtout lorsqu’ils n’en contrôlent pas l’ébullition des libres propos. Je suppose également que selon lui, les ouvrages traitant du naturisme n’entrent pas encore dans le cortex de la formation intellectuelle tant chez les textiles que chez les naturistes et que pour obtenir son aval et sa bénédiction, il faille écrire au format calibré de la FFN afin de ne pas porter ombrage à cette noble institution désuète et proprette.
Bienvenue dans le monde de la médiocrité digne de la télé des cerveaux lents disponibles et crédibles.

A mes nombreux détracteurs (rires) affiliés à la FF’Haine qui se gargarisent de l’esprit d’aventure qui consiste à consacrer la présence de l’APNEL (association pour la promotion du naturisme en liberté / voir mon interview pour le Mague) au salon et lors du congrès du naturisme, au nom d’une certaine réflexion sur l’évolution de la loi au regard du nu en public, je leur rappellerai que cette noble association fut écartée du dôme des exposants au salon. Comme le brave chien de garde, elle eut à subir les intempéries à ciel ouvert.
C’est du même topo que «dans les arrières cuisines du parti des aveugles que domine un führer borgne » (Gilles Servat) qui affiche sur ses listes son « bougnoule » de service. L’APNEL représente le parfait bouc atmosphère de la FF’Haine qui ne manque pas d’air.

Alors, à tous les censeurs qui torpillèrent la manifestation naturiste fraternelle contre le port méthanier et soumirent l’association « Une pointe pour tous », sous le talon de leurs bottes, je leur souhaite d’ici 5 ans, de sniffer à plein tarin le méthane et cracher les poumons devant leur passivité cultivée et avérée lors de cet été 2008.

« On vit, on mange et puis on meurt
Vous n’trouvez pas que c’est charmant
Et que ça suffit à not’bonheur
Et à tous nos emmerdements
Y’en a marre… »
(«Y’en a marre » de Léo Ferré)


Ne prétendant à aucune critique destructrice et nihiliste, je propose la création d’une nouvelle FFN autre, désintéressée, généreuse et fraternelle qui pourrait s’intituler : fraternité francophone nudo/naturiste.
Elle ouvrirait les champs du naturisme entre autre à l’écologie politique, la décroissance, l’abolition du travail salarial, la culture festive et joyeuse des esprits et des corps nus en liberté. D’autant que notre liberté est notre bien le plus précieux. Chez vous autres animaux grégaires, il y a encore et toujours à creuser en recontextualisant du côté de Thoreau qui préconisait la simplicité avant toute chose de se construire « Une vie sublime au « bonheur absolu » et de ne travailleur qu’un jour par semaine afin de ne produire que le strict nécessaire pour se chauffer, se nourrir, se vêtir, puisque le vêtement ne sert qu’a se protéger de l’impudicité et que « suivre la mode, c’est se prendre pour un portemanteau ».
Quand on sait que l’été certains grands centres naturistes engrangent des dividendes conséquents, sans les redistribuer à ses travailleurs et sécrètent des emplois précaires et de la misère. Quand on sait aussi, que certains petits centres survivent tant bien que mal avec le temps… Tant que le visiteur d’un centre naturiste sera apprécié uniquement tel un client à plumer. Tant que le naturisme ne sera vécu que comme un vulgaire loisir hédoniste et sera coupé du trop plein de réalité de la politique liberticide du régime de Sarko. Tant que ce temps a trop duré…
Les combats contre la THT (ligne à très haute tension) dans les Pyrénées ont été perdus. Avez-vous aperçu un voltage de révolte naturiste à son encontre ? Nada ! Idem, actuellement avec le terminal méthanier du Verdon et je suppose la même arnaque au pays de Normandie !

Il est grand temps que la passivité soporifique orchestrée par la FFN jette l’éponge et que partout ici et maintenant des militant(e)s naturistes se rassemblent, unissent et fédèrent leurs forces pour être présent(e)s sur tous les fronts des combats des libertés d’agir et penser une société égalitaire et fraternelle et s’inscrivent vers un autre futur.
L’exemple éloquent de la création des premières plages libres naturistes à Barcelone par des anarchistes durant la révolution espagnole, afin que les femmes et les hommes enfin libres se débarrassent de la cuirasse des préjugés imposés durant des siècles par des curetons et s’émancipent enfin du joug de la religion d’Etat, en dit plus long qu’un court discours emphatique de poils aux tics.

Optimiste, fondamentalement optimiste, je dépasse les clivages et les ravages de la crasse des médocain(e)s d’ «Une pointe pour tous » tombé(e)s si bas en servitude volontaire des mentalités obtuses et tire mon chapeau à mon voisin Bruno Loth, dessinateur scénariste et éditeur des trois tomes d’ « Ermo » aux éditions Libre d’Images, rencontré lors des Estivales de la BD de Montalivet. Où il est encore question de la guerre d’Espagne sous le regard d’un jeune garçon dans le sillage de la colonne Durruti. J’en reparlerai très prochainement et vous convierai à lire l’interview de Bruno.
Autre rencontre émouvante avec la compagnie « Vert Paradis » à Grayan et L’hôpital le 22 juillet avec son spectacle « Sous les eaux » et son épopée poético comique de deux familles médocaines issues de la ruralité de l’estuaire de la Gironde et de ses légendes. D’autant que le Bartos a entonné en chœur avec les deux comédiens, « L’âge d’or » de Léo Ferré qui clôturait cette représentation de qualité.

« Nous aurons l’amour
Dedans tous nos problèmes
Et tous les discours
Finiront par je t’aime
Vienne vienne alors
Vienne l’âge d’or »
(« L’âge d’or » de Léo Ferré)



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