
C’est le scribe* de la médiathèque de Brie du fromage qui suite à la lecture du premier roman du Bartos, un certain Carlos et les vits parallèles, un titre incertain à ne pas s’en fiche dans le tarin, lui avait conseillé de lire ce Richard Brautigan « Un privé à Balylone ». Il y aurait soit disant quelques ressemblances dans les flagrances du récit !
* (il se reconnaîtra s’il lit les facéties de mon blog !)
Sitôt dit sitôt lu et là franchement, je suis tombé baba pas très cool. N’y voyez aucun lien entre le hippie auteur, ce fameux Brautigan et le Bartos. Tout les sépare : leur époque, le Richard a sévi autour des années 1950 / 1960 aux Amériques jusqu’à se défoncer l’estomac à la mélancolie hot parano et se jeter entre les bras de la camarde à l’âge de ses quarante-neuf printemps ! Quel gâchis, le cave !
C’est ce que la littérature a de freak et déjantée qui enchante le palais bouche bée du Franckos
Ca commence très fort. Le héros, un privé privé de balles, de liquidité et de tout ce qui fait le zèle de la vie, s’enquiert de ses manques tout au long du récit sur fond de voyages dans sa tête à Babylone, il y a très longtemps. Ces transmutations à rebrousse poil du polar au lard léché nous entraîne sur des pistes complètement improbables. C’est comme si le héros se transférait dans la peau d’un privé en vrai avec tout le ragoût du genre…
Des chapitres très courts s’entrechoquent et on avance cool, mais on avance. Les entrelacs des personnages haut en couleur se champoignent la moumoute et nous laissent Knock out !
Et le zigue comme il écrit : « Le troisième truand était allongé par terre à côté de lui. La compagnie d’électricité lui avait coupé la lumière parce qu’il ne payait pas ses factures » (page 206). C’est imagé, c’est captivant, tout le récit est forgé à l’écorce de ce tonneau là !
A la recherche du cadavre exquis d’une charmante petite pépée, même que le Pilon, médecin légiste à l’apogée de la démarche du capitaine Crochet, notre privé lui conseille : « Tu devrais essayer une vivante un jour. Au moins on ne chope pas un rhume chaque fois qu’on la baise » (page 54). Hilarant les amigos ! On dirait du « Astrid » à la sauce des Ramon Pipin’s Odeurs
A propos d’esgourdes, justement en ce moment j’écoute, Lydia Lunch qui se fume un « Smoke in the Shadow » (2003). J’y vois quelques ombres lumineuses similaires avec le Richard Brautigan. La voix rouillée de la donzelle martyrise une ambiance feutrée où un albinos à la bléno agitée se confondrait avec le regard aiguisé de la chaude lapine.
Le traducteur dans une note en début du livre évoque Boris Vian et sa chanson « Arthur, où t’as mis le corps ? », l’histoire d’un amnésique criminel que ses compères travaillent au tempo du métronome pour lui faire cracher le morceau qui pourrait leur rapporter gros.
Car la marque de fabrique de Brautigan, c’est de tourner en douce dérision les genres littéraires qui existent et qui font recette. Et que la parodie commence ! Il paraîtrait que toute son œuvre opterait pour ce clin d’œil et je sui enclin d’avoir envie de lire tous ces autres bouquins qui jettent en froid l’eau du bain et le bébé lie de vin. Le west terne, l’héro tisme, la Rome anse, ect rit ect rat…. C’est bien simple j’ai envie de tout lire.
C’est tellement rare à notre époque qu’un bouquin me bidonne les sourires. Je ne vais pas me frustrer de ces plaisirs.
Richard Brautigan, c’est un plat qui se mange entre amis, des senteurs qu’évoque son héros dans « Un privé à Babylone », fourré dans une situation pourtant embarrassante… « Pour compléter ce plat, il aurait plus manqué que des oignons, des pommes de terre, des carottes et une feuille de laurier. L’idée de me retrouver en daube ne me disait rien qui vaille » (page 226). HILARANT BRAUTIGAN !
Richard Brautigan : « Un privé à Babylone » / domaine étranger 10 / 18 (octobre 2004)
« J’étais en train d’écouter de la bonne musique. Et j’avais un corps de putain morte dans le coffre. Qu’est-ce qu’un gars pouvait demander de plus dans cette période troublée ? » (page 212)
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