vendredi, février 23, 2007

Où l'humain n'a jamais été aussi proche du trou des cabinets qui chie sa zone et le bigot phone qui troue la couche d'ozone de son cerveau lent


Visez un peu la photo, mes agneaux et entendez mes paroles sibyllines et câlines :

- Salut frangin, devine où je suis ?
- Je sais pas ! Missdinguette valdingue dans un champ de cacahuètes ?
- Perdu. Ecoute plutôt : schplouuuuuuuuuuuuuuuuuuf.
- Non, mais ne me dis pas. T’es ouf ou quoi ? On dirait de la flotte.
- Je tire la chasse et je raccroche. A plus mon chou.

Les singes ne sont pas cons. Vous ne verrez jamais un être simiesque se coller à l’esgourde, un micro-onde pour causer des conneries ou même pas des conneries. Là n’est pas mon propos d’aujourd’hui.
Car, non mais sans dec, qui parmi vous n’a pas encore en sa possession un téléphone portable ? Je ne parle pas du Bartos en résistance à toutes les instances, lui au moins pour ça je le respecte. Mais vous autres pauvres nazes. Bientôt entre amis autour d’une bonne table de fruits et légumes bios, on entendra le Gégé placé beau presque en face de l’Odette joyeuse, empocher son engin et lui quémander : passe-moi le sel. On aura atteint le point de non-retour de la communication. D’autant que les aliénés du bigophone traduisent en faits et en gestes leur soumission à l’adage : le temps c’est de l’argent et donc forcément à la société de consommation qui vous massacre sur l’autel de la surcroissance du néant. Autant tirer la chiasse à vos chasses gourdes mes agneaux empêtrés dans votre système à la con qui vous nique les neurones !
Y’en a qui me rétorqueront la dragée haute, oui mais imagine, toi la Singette, que tu es toute seule au milieu de grands méchants agents du zoo qui en veulent à ta peau. Un clique et tu appelles ton Bartos à la secousse. Et ouste….
C’est tout le contraire qui se produit (et puis moi je n’ai pas besoin d’aide, je suis autonome, je me débrouille bien toute seule). En vous sustentant vos angoisses existentielles presque toujours infondées avec cet objet phonique, vous établissez une distance supplémentaire avec autre truie et vous vous enfermez dans un nouveau carcan que j’appellerai, le moi jeu tout d’un enfant de trois ans qui se croit au centre du dispositif et le roi du monde. Quelle horreur !

Je ne parle pas du moyen que représente ce boîtier pour la surveillance généralisée de tous ses citoyens. Fastoche pour te repérer et bonjour ta liberté de mouvement. Bon sang, mais c’est bien sûr, le Bartos il ne supporterait jamais d’être joint n’importe où à n’importe quel moment. Il préfère choisir par lui-même et il est dur de la feuille, le zigue. Ses affinités électives, il se les forge au contact direct.

Je ne parle même pas des retombées médicales avec l’emploi intempestif et nocif de ces engins de mort et de tuerie, de la véritable communication au contenu construit et fraternel.
Rien de tel de s’enfermer sur sa petite planète, que d’acquérir cet engin mortifère au bestiaire de la brutalité humaine. On n’a jamais rien produit de plus catastrophique et claustrophobique mes biques ! Bonjour la pollution des relais herziens imposés même en forêt domaniale.

Je rêve d’un endroit sain de corps et d’esprit où je pourrai échapper à toutes ces saloperies et à ces connes et tous ces connards embué(e) dans leur bulle comme un spermatozoïde à la traîne, qui aurait visé trop haut la gamète des alouettes.

Je jette l’éponge au chiotte des grandes eaux. (Toutes ressemblances avec le bouquin paru (« Carl et les vies parallèles »), du Bartos ne seraient forcément pas fortuites, ni trop cuites du ciboulot aéré autour des oreilles.

Bordel ne soyez plus passives et passifs, réagissez.

Gébé au temps de son « An 01 » (les années 70 fertiles) proposait de jeter son poste de télé par la fenêtre, ce qui est aussi toujours d’actualité, je rajouterai : le téléphone portable.

Pour en savoir toujours plus en conne naissance de cause : « Plus jamais seul, le phénomène du portable » de Miguel Benasayag et Angélique Del Rey aux éditions Bayard

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