mardi, avril 08, 2008

C'est blanc et c'est pas du caca boudin !


Durant la nuit du lundi 7 au mardi 8 avril, comme à son habitude lorsque la maisonnée avait fermé ses petits pois et que le Bartos ronflait comme une tondeuse à gazon, Goingoin se leva et déambula dans les couloirs. Il entreprit la longue marche des pingouins en altitude depuis le premier étage de la casba jusqu’à la cuisine. Et là, par je ne sais par quelle ingéniosité de sa part, pléonasme pour une bestiole qui ne sait ni penser ni encore lire et écrire, comparé à la suprême intelligence des grands singes dont je suis pas peu fière d’appartenir, notre Goingoin ouvrit le compartiment surgelé pour y dénicher quelques sorbets aux crevettes. Et le voilà qu’il se délecte et chante ses chansons à la con.
« Le froid me va comme un gant fourré
Qu’il fait chaud au pays de France
Vivement que je me casse en transe
Que je m’en retourne aux glaciers »

Etc riz etc rat…. Je vous passe le refrain à la gomme, c’était pas du Ramon, Simone !

Cette nuit là, moi qui ne rêvait que d’un œil, je me voyais déjà en haut de l’affiche à haranguer les foules à fiche en l’air les villes des humanos pour que les animaux de la jungle se réapproprient leur territoire. Quand tout à coup, j’ai entendu comme si le toit recevait par saccades, le souffle du vent. Un truc dans ce style là. Faut vous dire, auparavant je m’étais doigté l’occiput en transférant le champ de mes compétences à la pine duraille en pagaille de Gogo le gorille, mon amoureux transi par chez lui en Afrique. Je n’avais pas encore recouvré tous mes esprits, mais cette caresse aux tuiles me creusait la bile. D’autant qu’en bas c’était le branle bas de combat.
La Sono crachait de ses décibels, une danse des pingoins improvisée à refiler le bourdon à tout le quartier. Goingoin en personne chantait, dansait gueulait :
- Elle est venue, elle est venue, hu hu hu hurluberlu, j’ai la berlue !

Il avait ouvert en grand la porte qui donnait sur le jardin et se roulait à même une matière blanche et épaisse. Il me conviait à le suivre et m’ensevelir pour que le Bartos ne nous retrouve jamais plus. J’ai touché et je me suis caillée la clavicule. C’était gelé, pas bon de fiche le nez d’une Singette dehors. J’ai collé ma paume contre la vitre du poêle à bois encore chaude. Goingoin était devenu cinglé.
Lui si taciturne et réservé, toujours à se plaindre avec sa voix de clone à la
Giscard, qu’il a toujours chaud, il reprenait des couleurs, il était jouasse comme jamais encore !

J’ai appris au matin de cette nuit agitée par la voix cassée du Franckos qu’il avait neigé à Brie du fromage, tous aux abris.
Le Bartos percevant ma mine déconfite m’a promis que là où l’on allait vivre à Grayan et l’Hôpital, il ne neigeait jamais ! Je demande à voir et entendre les conseils de mon aminche Cucu l’écureuil du haut Médoc !

A suivre …

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