samedi, juillet 07, 2007

Enlivrez-vous. Vous reprendrez volontiers quelques nouvelles de « Contaminations ». Ah ! la grande Fred Romano, on ne peut rien lui refuser !


La grippe bavière, vous connaissez ? Un cygne qui crève et c’est un signe pour les humanos. Ca ne concerne pas la gent simiesque tout juste bonne à se lobotomiser le cerveau dans vos labos, mes sorciers apprentis ! Déjà qu’on nous fait suivre les maux : le virus du V.I.H a été importé d’Afrique par des grands singes. Y pas à dire, ces sacrés animaux vous polluent l’existence tendre…. et ce n’est qu’un début. Continuons le combat !

Pas trop long mon intro ? Juste une mise au point pour vous orienter dans le vif du sujet : une gente dame appelée Fred Romano nous avait déjà conviés dans un précédent papier à évoquer ses cinq années de vie tourmentée et O combien virevoltée auprès de Monsieur Coluche in « Le film pornographique le moins cher du monde », dont je m’étais régalée de la première à la dernière page.

Aujourd’hui c’est la saison, j’évoque son recueil de nouvelles : Contaminations ». Fred vous met en garde dans un « Avis important » : « Contaminations peut nuire à votre santé. (…) La manipulation de ce recueil en dehors des normes de sécurité peut avoir des conséquences imprévisibles sur votre santé mentale et / ou physique ». (page 7) (…) « Par ailleurs, il existe des contaminations positives : amours, métissages, croisements, qui se nouent elles aussi dans une perspective contemporaine, historique. Mais les contaminations contemporaines leur laisseront-elles le temps de croître et de s’épanouir ? » (page 9)

Un couple éclairé se confond d’amour. Simone trisomique et Emile homme chien errant sur fond de bavure nucléaire en bord de Loire. « Un véritable rayon de soleil » tu parles Carl, j’entends Higelin me beugler « Irradié ».
« Le borgne » et Vacherie » de bovidés starbés s’enchaînent. Chienne de vie ! Ils sont partout : « comment priver les diabétiques de la miraculeuse insuline bovine, ou refuser aux enfants la protection des vaccins, dont la plupart contenaient des produits bovins ? (…) Sans parler des détergents, des savons, des bonbons. » (page 85). Macachete, la journaliste pigiste va jusqu’au bout de l’enquête et ne se fait pas que des amis !
Macachete, l’héroïne, c’est sans doute mon côté animal Singette qui transparaît, moi je la ressens comme la jeune Fred qui a écrit cette nouvelle. En perpétuelle veille documentaire scientifique, comme de nos jours si vous allez sur son blog. Visionnaire, elle se bagarre depuis son île de Formentera pour nous ouvrir les yeux. Tous les moyens sont bons. La littérature, ses dessins, ses photos, ses films, ses papiers sur son blog et sa faculté de transcender à travers les mots de ses nouvelles, ce pour quoi nous autres ignares allons toutes et tous clamser, générations futures comprises, si nous nous crevons les yeux à demeurer dans l’obscurité, la Raison en berne !
« Si j’étais écrivain, je dirais qu’il s’agit d’une bombe à retardement, que la Nature a installé dans notre organisme dès les premiers temps de l’Evolution, afin de pouvoir se débarrasser de l’espèce gênante en temps voulu, ha ha ha ! Mais je suis scientifique. Ma mission est de comprendre, pas d’imaginer. » (page 99)
« Un journaliste n’est pas là pour dire la vérité quand les gens ne sont pas prêts ! On ne peut pas brusquer les lecteurs, il faut juste leur indiquer des choses, c’est comme en littérature ». (page 103).

Et à tombeau ouvert, vous ne lâchez plus le livre. Les histoires s’égrènent : « La vie n’est pas facile », « Un toit », « Maux d’été », « Maudite camomille », « Le serment », « Une goutte d’eau dans l’océan des larmes ». Vos gants de protection, votre masque à gaz jouent la débandade. Vous peinez à respirer. Votre rythme cardiaque s’intensifie. C’est bon signe, l’indifférence ne vous persifle pas encore la pestilence.
Les cieux de plomb, les rivières de mercure, les lits d’amiante n’auront pas eu votre peau.

Laissons une lueur d’espoir à la grande Fred à la fin de son recueil : « Ce sont des mots qui traînent, des histoires sauvages qui s’incarnent dans l’être le plus indiqué pour les faire exister et deviennent ainsi des histoires écrites. Les chemins des êtres qui n’étaient pas destinés à se croiser se chevauchent : ce sont des histoires écrites qui se complètent et se nouent, avant d’être emportées par le vent comme autant de buissons. Non, ces contes-là n’ont pas d’auteur, pas plus que le ciel n’a de source, ou que la terre n’a de centre ». (pages 194 / 195)

Un prochaine fois, il était une fois une conteuse nommée Fred, je vous parlerai de son roman « Basque Tanger ».

Bisous sucrés à toutes et à tous.

« Contamination » de Fred Romano, éditions Pauvert / septembre 2000

le blog de Fred Romano :
http://FredRomano.canalblog.com






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