vendredi, juin 29, 2007

Enlivrez-vous : Bessora « Les taches d’encre », encore une sacré nana qui a macéré sa plume dans l’humour et le regard décalé !


Je suis de retour après ce voyage en fusée. J’ai été tellement loin que j’ai eu le temps de lire des bouquins vachtement bath. Je vais vous en conter quelques mots.

- Frangibus, tu connais Bernard et Bianca, ce gros nanar caca d’oie des productions Disney fatalité ?
- Oui, c’est une histoire avec des animaux qui ressemblent à des veaux.
- T’as lu le bouquin de la superbe Bessora millésimée 1968 en Belgique d’une mère suisse et d’un père Gabonais ?
- Tu m’es stone la Singette et qu’est-ce que j’ai pu me bidonner le croupion.
- C’est une histoire de famille, de secrets des familles et d’affabulations grosses comme des caïds qui mentent leur rage de dent ! Bianca Lévêque bourgeoises coincée a des tocs d’hygiène, du style que « la pâte dentifrice et le gel W.C lui paraissent indissociables. Pâte dentifrice et gel W.C mènent le même combat contre les mêmes maux : les bactéries et le tartre. Souvent Bianca achète son dentifrice et son nettoyant W.C en même temps. (page 47) (…) Aussi pour l’an 2000 Bianca a résolu de passer à la solution finale : Biocide intégral, le nettoyant total et son cousin Signal Total, le dentifrice en or ; ils nettoient, détartrent et désinfectent. Biocide intégral et Signal Total sont des deux-en-un, des monarques qui règlent intégralement tous vos problèmes d’émaux. Ils ont la couleur jaune du dieu soleil ». (page 48)
Sauf que Bernard professe l’assurance. Il est soupçonné par sa dulcinée d’avoir prise de courant sur une amante. L’émail, il n’y a que l’émail qui lui aille….
« Mais l’émail des toilettes n’est pas encore arrivée au bout de ses peines : l’arme de Bernard se recharge lentement, alors que les yeux fermés, il se concentre sur l’image d’une Blonde dont il arrache les longs cheveux, et d’une Rousse dont il hume les frisures humides ; une Négresse stéatopyge arrive et le scénario s’achève enfin : le membre viril de Bernard s’exprime avec un grognement et Biocide Intégral intervient éradiquant tout sur son passage ». (page 188)

Tout baigne même que Bianca enfantera bientôt dans Jésus la joie demeure. Le couple idéal en quelque sorte : « Elle raconte à quel point le parti unique du Serment de l’Amour Pur a le talent de promouvoir le respect et la pureté dans les relations humaines hétérosexuelles » (page 92) (…)
« - Bernard et moi, nous nous aimons pour toujours. Je vous mets au défi de trouver plus amoureux que nous, n’est-ce pas Bébé ?
Bernard acquiesce. Son sexe gonflé, du regard il cherche les toilettes.
- Aucune femme ne se mettra jamais entre nous, continue Bianca.
Les waters ! pense Bernard, pressé par son besoin de jouir contre l’émail ». (page 93)

Il y a aussi un vrai faux frère, un certain Azraël, fleuriste à Floriland et croque-mort à Funland et encore d’autres personnages tout en couleur à l’accent d’un Boris Vian.
- Oh l’autre t’as même pas dit que Bianca elle était noire !
- Même que ça me rappelle un passage hilarant.
« Elle se fourre un congolais dans la bouche.
Dépêche-toi de finir ta tête de nègre, ma chérie, après tu te brosseras les dents correctement ». (page 41)
- Ahhhhhhhhhhh ahhhhhhhhhhhhh, excellent !

- J’ai adoré l’essentiel spirituel et l’action du roman qui se digresse à l’aura des personnages forts en gueule et parfaitement scalpelisés par Bessora.
- Tu crois frangine que si elle titille les moindres cuirasses des personnes en lisse dans son roman, c’est aussi à cause de ses études d’anthropologie ?
- Ca se pourrait bien, ça se pourrait bien. Elle a l’œil et le bon.
- Pour revenir à Bernard, c’est pas dans l’album d’Odeurs « 1980 : No SEX ! » que Ramon Pipin se présente avec un cuvette de gogue sur la tête ouverte sur son cerveau tout rouge, avec l’emblème du groupe : sa majesté la mouche ?
- Bien sûr, mais quel rat porc ou rat mort pour rester raccord ?
- Une image passe et trépasse.
- Oh ! Le Bartos a déteint sur toi. Fais gaffe, ça ne se soigne pas.
- En parlant du Franckos, il n’arrive pas à l’humérus de Bianca. J’ai pas arrêté de me bidonner avec son livre. Elle est géniale et elle n’en est pas à son coup d’essai. Elle promet. Pour sûr !

« Les taches d’encre » de Bessora édité au Serpent à plumes / juillet 2000, existe en poche

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